Présentation de la commune
Ascain (Azkaine) est située au pied de La Rhune, dernier sommet pyrénéen occidental (903m) à six kilomètres de la côte atlantique, et des contreforts de Biskarzun et d'Esnaur. Le toponyme viendrait de « Haitz gain », à savoir « hauteur rocheuse » ou « dessus du tertre ».
La commune s'est développée sur le bassin versant de La Nivelle (Ur ertsi), fleuve de 45 km qui naît en Navarre espagnole et se jette dans la baie de Saint-Jean-de-Luz et elle est traversée par plusieurs de ses affluents, les ruisseaux d'Ibardin, d'Arraio, d'Etxeberri et de Galardi. Les marées sont perceptibles jusqu'au pont romain qui marque la limite entre environnements fluvial et maritime.
La superficie de la commune est de 1927 hectares et elle compte 4156 habitants, les « Azkaindars », répartis sur les quartiers d'Aldagaray, Aranea, Mendixka, Morzelay, Plaza, Portua et Serres.
Plaza désigne le centre-bourg autour de l'église, de la mairie et du fronton de pelote.
Portua a été pendant des siècles le coeur économique du village : jusque vers 1846 et la création de l'actuelle route départementale D918, l'ancienne route vers la côte passait par la rive gauche de La Nivelle qui porte toujours le nom de chemin de halage, le fleuve servant au transport des marchandises (bois, minerai de fer, produits agricoles ou manufacturés, pierre de La Rhune, etc) ; sur le même tracé a circulé entre 1924 et 1937 un train reliant Saint-Jean-de-Luz à Ascain et Sare par le col de St Ignace (actuelle rue Burdin Bidea, « voie ferrée ») ; malgré le déclin progressif de sa prospérité, le port est resté en activité jusqu'en 1920.
Sur la rive droite de La Nivelle, Serres (d'étymologie latine : « serra », hauteur non rocheuse, colline allongée) a été une localité à part entière jusqu'à son partage en 1845 entre Ascain et Saint-Jean-de-Luz. La chapelle Saint-Jacques, sans doute assortie au Moyen-Age d'un petit hôpital, était une halte sur le chemin de Compostelle.
Patrimoine bâti et naturel
L'Église
Notre-Dame de l'Assomption conserve des traces médiévales mais son volume actuel date des XVIe et XVIIe siècles. L'accès se fait par l'ouest, la tour-clocher abritant un porche, surmonté de trois pièces dont l'une servait aux assemblées municipales ou « biltzar » de l'Ancien régime et les autres contiennent les mécanismes de l'horloge et des cloches. Au nord se trouvent un escalier extérieur latéral qui dessert le premier étage des galeries intérieures et une petite porte spéciale dite des « cagots » (population du sud de la France et du nord de l'Espagne longtemps marginalisée dont les historiens s'interrogent sur l'origine : lépreux? gitans sédentarisés? réfugiés cathares?). A l'angle Nord-Ouest est érigée une croix de pierre de 1805; un petit jardin dallé et planté entoure l'édifice et conduit au cimetière paroissial qui se prolonge au-delà de la route par un cimetière partiellement paysager où est enterré Jacques Chaban-Delmas (1915-2000) qui a vécu à Ascain pendant de longues années; deux stèles rappellent la mémoire des enfants du pays, Pierre Larzabal et Roger Idiart (prêtres et écrivains en langue basque).
La nef est flanquée de trois étages de tribunes en chêne, la première étant pourvue au fond d'un balcon en porte-à- faux réservé aux jurats (d'où son nom goguenard d' « astoteia », le lieu des ânes) et sur le côté nord d'une chaire en noyer de 1731, avec des motifs de guirlandes et de têtes d'Indiens coiffés de plumes. Surélevé au-dessus de la sacristie, le choeur est fermé par un retable en bois doré baroque à trois registres encadré par deux autels latéraux richement décorés. Les plafonds du choeur et de l'avant-choeur en bois peint en trompe-l'oeil donnent l'illusion d'un assemblage de caissons octogonaux et à losanges. En milieu de nef, un ex-voto du XIXe siècle, la maquette d'un 3 mâts, évoque l'activité de construction navale passée du village et sa communauté de marins-pêcheurs. L'orgue date de 1987. Plusieurs statues en bois polychrome des XVIIe et XVIIIe siècles sont inscrites à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques de 1972.
Le Centre-bourg
De taille modeste, comme partout au Pays basque, le centre-bourg se limitait jusqu'à la fin du XIXe siècle aux quelques ruelles adjacentes à l'Eglise et au fronton de pelote. Il présente toujours certains beaux spécimens de l'architecture labourdine, caractérisée par un toit à deux pentes recouvert de tuiles, des colombages en bois peint, des linteaux sculptés et quelques maisons de pierre comme Indianoa (qui abrite aujourd'hui la Mairie, « Herriko Etxea ») ou Jauregia (actuelle maison des associations). Dans les quartiers, les anciennes fermes relèvent du même style ou de sa variante navarraise: généralement sans communs puisqu'elles abritaient familles, bêtes et greniers, avec une façade principale à l'est et un mur-pignon aveugle pour se protéger des vents d'ouest. Au début du XXe siècle, le néo-basque ( qui reprend certains traits de l'architecture traditionnelle en les détournant de leurs fonctions) fait son apparition à Ascain, notamment pour loger les touristes : hôtel Etchola, hôtel Basque, etc.
Les Frontons et les Trinquets
Plusieurs frontons et trinquets sont dédiés à la pratique des différentes spécialités de jeux de pelote basque, toujours vivace dans un village qui a été et continue à être le berceau de nombreux champions. Ascain se dispute avec Saint-Pée-sur-Nivelle l'invention de la « chistera » ; la dernière entreprise artisanale de fabrication de pelotes est située sur la commune réputée jadis pour son fabricant de chisteras et de pelotes ( Pumpa n'est maintenant plus à Ascain). Le fronton de la place édifié en 1863, a été rénové en 1932, année de construction du fronton Chourio. Le trinquet Laduche date de 1959 et le complexe sportif de Kiroleta (1980) comprend un mur à gauche, frontons, terrain de rugby, courts de tennis et piscine.
Les Lavoirs
Les quelques lavoirs qui ont été restaurés participent à l'identité physique et culturelle du paysage d'Ascain où le bruit de l'eau demeure alors que se sont tues les rumeurs des lavandières jadis si importantes pour la vie des quartiers et des maisons. Les sites des lavoirs étaient plus ou moins construits, certains étant à ciel ouvert en amont d'une simple retenue sur le cours du ruisseau. Il existait des baquets à deux places (dos à dos) comme aux lavoirs Ibarburu et Arraiko errota. Des ensembles plus complexes regroupaient la source, l'abreuvoir et le lavoir comme à Putxua, cet ordre répondant à une nécessité d'hygiène élémentaire. Entre 1998 et 1980, les lavandières se transformèrent en ouvrières de l'établissement des Blanchisseries de la Nivelle.
Les Moulins
Le réseau de ruisseaux qui traverse Ascain, au débit souvent fougueux et abondant, a favorisé l'établissement de nombreux moulins à eau (« errota ») sur la commune : à grain, à tabac ou actionnant un martinet de forge. La dizaine de moulins qui subsistent ont été transformés en habitations.
Le Pont romain
Ce pont qui daterait en réalité du Ve siècle permettait aux pèlerins de Compostelle en provenance de Serres par les hauts de Monségur de franchir La Nivelle en direction de Bera de Bidasoa. Constitué par trois arches de taille inégale, il est inscrit Monument historique depuis 1925. Sur la pile centrale une pierre sculptée, visible à marée basse, sert de témoin à la hauteur de l'eau : le pont a été reconstruit après les crues et inondations de 1983 et 1994 qui l'avaient gravement endommagé.
Erroen etxea (La maison du fou)
Cette architecture excentrique, dans le style « pueblo » mexicain, classée Monument historique en 2000, a été construite dans les années 1930, avec l'aide de maçons locaux, par Ferdinand Earle, décorateur de cinéma originaire des Etats-Unis d'Amérique qui y reçut des personnalités du spectacle et des arts : Le Corbusier, Charlie Chaplin, Joséphine Baker, etc.
Les vestiges préhistoriques
Les 9 cromlechs de Aïra Harri (Monument historique depuis 1956), les monolithes d'Athekalegun et de Gastainbakar, les dolmens d'Altsan témoignent des rites funéraires de la Préhistoire.
Les ouvrages militaires
La redoute de Biskarzun (185m) et celle d'Esnaur (273m) qui commande l'accès au col de Saint-Ignace font partie de l'ensemble des fortifications du massif de La Rhune conçu par le maréchal Soult. Elles ont été classées Monuments historiques en 1992.
Retrouvez toutes les informations concernant les centres d'intérêts touristiques d'Ascain sur le site portail de l'office de tourisme.
L'histoire
Des vestiges funéraires laissés par des bergers de la Protohistoire sur les pentes de La Rhune attestent d'une présence humaine très ancienne sur le territoire.
Mais la vie de la commune n'est documentée qu'à partir du Xe siècle grâce au cartulaire de l'évêché de Bayonne qui y mentionne la présence d'une église en 1050. En 1505, Juan de Agorreta Ascanio, seigneur du lieu, fait enregistrer ses armes : « d'or au chêne de sinople, arraché de trois pièces du même, fruité d'or, au sanglier au naturel brochant sur le fût de l'arbre ; à la bordure de gueules chargées de huit croix de Saint-André d'or ». Le Parlement de Bordeaux confère en 1598 à Ascain ses statuts municipaux.
Le XVIe siècle est de sinistre mémoire pour le village livré à l'acharnement fanatique du conseiller Pierre de Lancre chargé de lutter contre la sorcellerie dans la province du Labourd : il mène au bûcher en 1609 le curé d'Ascain, Argibel. Liée à la guerre de Trente Ans, l'occupation espagnole de Saint-Jean-de-Luz et de sa région n'épargne pas Ascain dont de nombreuses maisons sont pillées et brûlées. En 1656, une guerre civile de deux ans, menée par Martin Chourio, natif d'Ascain, pour le contrôle du bailliage du Labourd, déchire les familles d'Ascain et des villages voisins, regroupées en « xabelgorri » (ceinture rouge) et « xabelchuri (ceinture blanche) suivant qu'elles appuient le seigneur de Saint-Pée-sur-Nivelle ou celui d'Urtubie.
La Révolution française sème la Terreur à Ascain comme dans les villages avoisinants, entraînant la déportation d'une partie de la population suspecte de complicité avec l'ennemi espagnol et de trop grande fidélité au clergé réfractaire. En 1813, l'armée d'Espagne de Napoléon pourchassée par celle de Wellington se replie sur les hauts de La Rhune mais doit se rendre malgré les fortifications qu'a fait édifier le maréchal Soult.
La villégiature à Biarritz de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie, friande d'escapades en montagne et de « folklore » avant la lettre, entraîne à Ascain la cour impériale de passage pour l'ascension de La Rhune et lui vaut les largesses de l'Empereur qui offre un pont en bois sur La Nivelle, fait restaurer l'église et percer la route de Sare (actuelle rue Ernest Fourneau, du nom du fondateur de la chimie thérapeutique française, né à Biarritz en 1872 et mort en 1949 à Ascain où il avait acquis une maison en 1917).
Grâce à ses nombreux séjours à l'hôtel de La Rhune et à son amitié avec son propriétaire, Jean-Pierre Borda, célèbre pelotari pratiquant la chistera, d'où son surnom d'« Otharre » (le panier), Pierre Loti donne un cadre, des personnages et des couleurs à son roman « Ramuntxo » (1896) qui va devenir un best-seller et populariser une certaine image du Pays basque et d'Ascain.
Dans l'Entre-deux-guerres, avec l'essor de la Côte basque, l'hôtel Etchola (aujourd'hui transformé en appartements) devient un lieu de rendez-vous de célébrités désireuses de goûter aux charmes de l'arrière-pays.
Lors de la Seconde guerre mondiale, le village se distingue par sa participation active à l'évasion des hommes qui rejoignent la France libre, saluée par le Général de Gaulle lors de sa visite à Ascain en 1947, et de ceux qui sont pourchassés par le régime nazi.
Tourisme
Site internet de l'office de tourisme Pays Basque
Ce site regroupe tous les Offices de Tourisme de toute la région.
Le lien ci-dessous est spécifique à la commune d'ASCAIN :
https://www.en-pays-basque.fr/territoires-et-destinations/vallee-de-la-nivelle/ascain/
Plan de stationnement pour accéder aux chemins de randonnée de la Rhune
Afin de réguler l'affluence des véhicules des randonneurs sur le parking des carrières, la commune vous oriente vers un stationnement plus adapté.Le lien ci-dessous est spécifique à la commune d'ASCAIN :
https://www.en-pays-basque.fr/territoires-et-destinations/vallee-de-la-nivelle/ascain/
Ci-dessous le plan pour situer le parking du pont romain (route d'Errotenea) :